
Quand on commence à éprouver de l'amour pour quelqu'un, je crois qu'on est fichus. Il faudrait nous prévenir que ça va faire mal, qu'on va mettre des mois voire des années à s'en remettre, que ça va laisser des cicatrices à vie. Il faudrait nous lancer des signaux d'alertes, je sais pas moi, nous envoyer une décharge électrique, qu'une alarme se déclenche dans notre tête, que l'on soit condamnés à être reclus chez nous jusqu'à ce que tout ça disparaisse. Vraiment, l'amour est bel et bien une putain de maladie. Aimer rend con, aimer fait mal au bide, à la tête, au coeur, aimer fait trembler les jambes, aimer nous coupe l'appétit, aimer provoque des crises d'angoisse, de paranoïa, de jalousie, aimer rend aveugle, idiot, asservi, dépendant, égoïste, faible... Et c'est de ça dont tout le monde parle? Ce dont tout le monde rêve? Pitié. Laisses-moi te dire une bonne chose : si un jour ça t'arrive, cours. Barres-toi, n'importe où j'en sais rien, mais ne te laisses pas embarquer là-dedans. Ça s'attrape tellement vite cette connerie: deux regards qui se croisent, un sourire charmeur, quelques mots doux murmurés à l'oreille et bam, ça y est. Tu n'es plus qu'une idiote qui va se mettre à parler au pluriel et à pleurnicher pour tout et rien, surtout pour rien. C'est toujours le même refrain : la vie est merveilleuse, il est génial, tu nages dans le bonheur; il s'en va, quel enfoiré, tu veux mourir. Terminé, fin de l'histoire. Et plus tu as été heureuse, plus tu souffres après. Regardes-moi, j'ai pas l'air d'en avoir bavé?
